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Aumont-Thiéville Arsène (1805-1874)

Arsène Aumont-Thiéville, second fils de Pierre Aumont l’acquéreur du château de Thiéville, est né en 1805. Après l’obtention de son baccalauréat, il part pour Paris afin d’étudier le droit. En 1829, il obtient sa licence et, en 1831, le « Certificat d’aptitude au grade de Docteur ». En 1833, il souhaite reprendre l’étude notariale de Michel Aumont, également originaire de Normandie mais avec qui il ne partage aucun lien de parenté. En novembre, la vente est conclue et approuvée par la Chambre des notaires de Paris. Mais le Parquet du tribunal de première instance la bloque, Michel Aumont est, en effet, confronté à des difficultés financières et à de nombreuses dettes. L’un de ses créanciers, le général Desfourneaux intervient auprès de la Garde des Sceaux pour faire annuler la vente. Soutenu par la Chambre des notaires, Arsène Aumont négocie avec les créanciers qui retirent leurs plaintes et est finalement nommé notaire royal à Paris en 1834. Ne souhaitant pas être associé à son prédécesseur et homonyme criblé de dettes, il sollicite le Ministère de la Justice afin d’ajouter Thiéville à son nom. Sa demande est rejetée mais ne l’empêche pas d’utiliser le nom Aumont-Thiéville comme nom d’usage, qu’il transmettra dans l’état civil à ses descendants. 

Arsène Aumont-Thiéville, passionné de politique, fait son entrée à la Chambre des députés en 1837. Il rejoint l’opposition de gauche radicale et soutient les opposants au gouvernement. Il est réélu en 1839 et 1842 mais se fait battre, en 1846, par Abel Vautier, candidat soutenu par Guizot. Alors que Guizot et Louis-Philippe sont chassés du pouvoir en 1848, Arsène Aumont-Thiéville est nommé commissaire du gouvernement du Calvados. Il séjourne régulièrement au  château de Thiéville, hérité de son père. Dès 1843, il a pour projet d’utiliser l’énergie de la Dives pour lancer une industrie et fonder une filature. Après un an d’organisation et de négociations, la filature commence à produire. En 1865, Arsène Aumont-Thiéville envisage d’utiliser l’énergie thermique. Il commande donc une machine à vapeur à balancier et une chaudière. La production augmente et, en 1867, il construit de nouveaux bâtiments et des logements pour les ouvriers de Breteville-sur-Dives. La même année, son beau-fils prend la direction de la filature et, en 1869, Arsène Aumont-Thiéville cède son étude notariale à son fils Léon. Il décède, à Paris, en novembre 1874. 

Marcel Coulon, "Arsène Aumont-Thiéville et sa filature de coton", Le Pays d'Auge, janvier-février 2020, 70e année, n°1, p. 10-17


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  • Dernière mise à jour : 30/09/2021