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V – Des terres seigneuriales

 

Je dirai un mot des terres seigneuriales des trois Hébertot. Fatouville a déjà été nommé : dans un aveu rendu par Nicolas, seigneur de Nollent, seigneur de Fatouville à messire Bernay, chevalier marquis de Blérencourt d’Ennebault, comte de Pont-Audemer et de Monfort, gouverneur du dit lieu, conseiller du roi en ses conseils, lieutenant général au baillage de Rouen, il est écrit que le domaine de Fatouville comprend une cour, un manoir seigneurial ; sur Saint-Benoît, un colombier, plusieurs maisons de basse-cour, un droit de moulin et de pêche dans l’étendue du fief un droit de moyenne et basse justice sur les vassaux, 350 acres de terres dont 150 ne sont point du fief faire foi et hommage à la baronnie d’Aubigny. On remarque ici que le manoir se trouve sur Saint-Benoît encore bien qu’une grande portion de la cour se trouve sur Saint-André. Le chemin de Pont-Audemer passait anciennement au haut de cette cour et débouchait au-dessous du jardin à l’endroit de la croix de Nollent ou Bellengerville. Ce chemin ayant été pris et enfermé dans la dite cour, il a été mis au-dessous dans le lieu où il est présentement, qu’on nommait en 1539 les bouttières des champs, c’est à dire terres aboutissant sur le penchant d’Hébertot (Mémoires de la duchesse de Montpensier, 1691). Au reste,  les traces de l’ancienne voie sont encore aujourd’hui bien apparentes.

La seigneurie d’Hébertot avait un moulin féodal dont les murs sont encore debout ; parmi les rentes attachées à cette terre, on distingue celle d’un bœuf blanc ou 50 s. le jour du fils aîné du seigneur (registre des rentes seigneuriales).

La seigneurie de Querredoit ou Queurdouet devait être située près du bourg d’Hébertot. Le tennement au Candelier en fait partie et comme le tenancier était obligé à serrer les foins du fief on en conclut que les prés de cet endroit étaient de la seigneurie de Queurdouet. Le titulaire était M. de Nollent.

Les chevaliers de Nollent prenaient encore le titre de seigneur de la Gohaigne, village important où ils avaient des terres.

La terre de Bellengerville leur appartenait encore et ils en prenaient le nom. Il existe encore à Bellengerville une maison en bois de chêne très ancienne qui était le manoir seigneurial.

On lit dans les pouillés du diocèse de Lisieux annotés par M. Auguste Prévost que, dans les revenus appartenant au chapitre, se trouvent 16 livres de rente sur le moulin de la Rillegate qui avaient été légués par Guillaume d’Asnières, évêque de Lisieux. Ce prélat avait acheté ce moulin, situé à Saint-Léger en 1290 de Henri Louvet, chevalier moyennant 40 livres tournois. Il s’en était déjà saisi comme seigneur chevetain à raison de sa baronnie de Bonneville-la-Louvet. En 1294, il racheta de Roger de Berengueville [1], écuyer et d’Héloïse sa femme, 60 sols de rente sur ce moulin.

Enfin, les chevaliers de Nollent s’appelaient seigneurs d’Ollendon. J’ai trouvé au sujet de cette seigneurie, parmi les titres du château, une note sans date qui ne doit pas être antérieure à l’année 1780.

Le fief d’Ollendon dit la note est située dans la paroisse de Bonneville-la-Louvet. Cette paroisse est d’une grande étendue et traversée par la Calonne sur les bords de la quelle il y a de très bons fonds en herbage, etc. La censive du fief d’Ollendon, qui est le plus étendu de ceux qui sont dans la même paroisse, contient plus de 900 acres de fonds herbages, cours, terres labourées. Ces censives se divisent en tennements et fiefs ou aînesses. Le fief d’Ollendon a, dans toute son étendue, le droit de chasse, le droit de pêche, le droit d’avoir un colombier quoique celui qui y était tombe en ruines, le droit d’un moulin à papier mais il a été donné anciennement par bail à fief et chargé seulement d’une rame de papier et du XIIIe en cas de vente.

Il y a des vestiges d’un vieux château entouré de fossés ou mottes selon le terme du pays. Ce château appartenait à la maison d’Estouteville aussi bien que la seigneurie de la paroisse qui était une baronnie. Le fief d’Ollendon vient de la dot d’une fille de cette maison. La baronnie avec une partie de l’ancien domaine était passée à un d’Estouteville qui fut évêque de Lisieux et cardinal. Ce prélat donna au collège de Lisieux à Paris ce qu’il avait de domaine utile et la baronnie seule à l’évêché de Lisieux. Cela fait que le fief d’Ollendon, celui du collège de Lisieux et autres qui peuvent avoir la même origine, jouissent de tous les droits de seigneurie sous la mouvance de l’évêque qui n’a que le titre de baron et la seigneurie suzeraine.

Voici les terres qui composaient le domaine utile de la seigneurie d’Ollendon : l’herbage des mottes, le pré bouillon, la cour Pelvé, l’herbage Tiron, le pré de la croix, la cour nommée le lieu Blondel, le pré Blondel, une petite pièce en labour et le bois Louvet.

Le collège de Lisieux à Paris a été fondé en 1335 par Guy de Harcourt, évêque de Lisieux. Ce fut en 1382 que le siège épiscopal de Lisieux fut occupé par Guillaume d’Estouteville de la famille des sires de Torcy qui mourut en 1414.

Le vieux manoir d' Ollendon était une vaste maison en bois. Il y a environ 25 ans qu’elle a été démolie ainsi que le colombier dont il est question dans la note précédente, c’est à dire vers l’année 1830.

Le vieux manoir de Cormeilles au Vieux-Bourg ne subsiste plus. On l’a remplacé par une maison toute moderne.

L’almanach de Lisieux de 1787 rapporte qu’un Gauthier, seigneur de Cormeilles, était un des chefs de la garde de Hugues d’Eu en l’année 1014 et qu’il faisait le guet à la porte du palais épiscopal.

La Heurtrie était aussi un titre seigneurial. Le sieur de la Heurtrie était l’écuyer des chevaliers de Nollent. Je ne puis que donner les noms des autres fiefs encore pourvus pour la plupart de leurs anciens manoirs : celui de Bellevue, la terre de Grieux, celle du barquet et Trousseauville.

Voici les rentes seigneuriales que possédait, à Saint-Benoît-d’Hébertot, madame la duchesse de Montpensier, et après elle, la famille d’Orléans.

Deniers

30 lt[2]

47 chapons à 18 s[3]

42 lt

59 poules à 9 s

26 lt

15 oies à 15 s

11 lt

64 boisseaux d’avoine à 15 s et 6 d[4]

00[5) lt

1140 œufs à 20 s le cent

11 lt

½ livre de cire

2 lt

¼ de poivre

 

8 fers à cheval et clous

 

Total

171 lt



[1] Je suis porté à croire qu’il faut lire Roger de Belengerville.

[2] livres tournois

[3] sols

[4] deniers

[5] Dans le texte manuscrit, il écrit 00 mais 64 boisseaux à 15 sols et 6 deniers donnent 49 livres tournois, somme qu’il faut pour que le total soit exact ! 1 livre est égale à 20 sols ; 1 sol à 12 deniers.


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  • Dernière mise à jour : 29/09/2021