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Norolles

Le village de Norolles

Le village de Norolles

A gauche le manoir de la Pelletière et à droite l'église et l'ancienne mairie.

Ancienne mairie de Norolles

Ancienne mairie de Norolles

L'ancienne mairie de Norolles près de l'église

Manoir de Malou

Manoir de Malou

Située à un peu plus de 6 kilomètres de Lisieux et à 13 km de Pont-l’Evêque, Norolles fait partie du canton de Blangy-le-Château. Elle est limitrophe des communes d’Ouilly-le-Vicomte, Rocques, Fauguernon, Saint-Philbert-des-Champs, Le Breuil-en-Auge et Coquainvilliers. En effet, la Touques trace la frontière entre Norolles et Coquainvilliers sur près de 2,5 km. Le paysage de la commune offre tour à tour plaines, collines et vallées et elle est arrosée par le douet de Combray et celui de Malou. Le point culminant de la commune paraît être l’entrée de la ferme de la Touraille à 152 mètres. La superficie de la commune est de 630 hectares partagés en labours, herbages, bois et terrain d’agrément.

En 1859, Arcisse de Caumont, dans la « statistique monumentale de l’arrondissement de Pont-l’Evêque », évoque la commune : «  Norolles est une localité importante, située dans la plaine du Lieuvin, mais son territoire s’étend jusque sur les bords de la rivière de Touque. On y trouve quatre fiefs ou manoirs plus ou moins curieux. Son nom jouit du privilège, fort rare dans notre contrée, d’être mentionné dans l’histoire pendant la période carlovingienne. »

Le nom de la commune serait en fait le même que celui de petits gâteaux ou brioches réputés dès le XIIe siècle. Cette brioche porte le nom de new roll en anglais, c’est-à-dire petit pain frais. En Picardie, on dit norolle, et dans la Haute-Normandie, nourolle. Au Québec ces brioches sont connues sous le nom de norolles ou nourolles, héritage des parlers normano-picards.

Pendant longtemps la seule véritable voie de communication était la voie romaine reliant Lisieux à Pont-l’Evêque et qui suivait approximativement le tracé de l’actuelle voie de chemin de fer. L’une des voies principales du village était le chemin menant de la Croix des Couettes vers la fontaine et le lavoir. 

A la fin du XIXe siècle, la municipalité commence réellement à s’intéresser au développement des voies de communication notamment un chemin vicinal praticable pour se rendre à la gare du Breuil. On facilite également les accès vers Saint-Philbert-des-Champs et Fauguernon et au-delà vers Moyaux et Hermival-les-Vaux. En 1904, on décide d’ouvrir un chemin de l’église vers la route nationale 179.

Jusqu’en 1935, Norolles ne possédait pas d’école, les enfants devaient donc aller à Ouilly-le-Vicomte. Puis, le Conseil municipal décida d’acheter une maison à la Croix des Couettes pour aménager une salle de classe. Devenue trop petite pour accueillir tous les élèves, on décide en 1951 de la construction d’une nouvelle école qui fut inaugurée en 1960. On comptait 23 élèves en 1962. En 1988, l’Education nationale décide de sa fermeture à cause du manque d’effectif.

La population de Norolles a longtemps été majoritairement agricole, au moins jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale. On comptait alors des fermiers, des propriétaires exploitants et aussi des journaliers. D’autres professions sont recensées au XIXe siècle : meunier, charron, bergers, charpentier, menuisier, … On comptait près de 380 habitants en 1806 mais ce chiffre n’a cessé de décroître pour atteindre 236 en 1881. Aujourd’hui la commune compte 254 habitants (recensement de 2009/source INSEE).

Quelques monuments

Trois édifices bénéficient d’une protection des Monuments historiques : le château de la Monteillerie, une partie de la ferme de la Vallée et le manoir de Malou.

La Monteillerie

Ce manoir néo-normand, construit de 1881 à 1885, constitue un exemple d'architecture néo-régionaliste normande initiée par l'architecte caennais Jacques-Claude Baumier dans la seconde moitié du XIXe siècle. Situé dans un grand parc boisé dominant un vallon, le château fut construit par Pierre Duchesne-Fournet, le frère aîné de Paul Duchesne-Fournet qui fut maire de Norolles de 1892 à 1904. Le président de la République Paul Deschanel y a séjourné pendant deux mois, en 1920. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, une compagnie d’instruction SS s’installa au château. Mais en 1944, les Bénédictines de Lisieux vinrent se réfugier au château après les premiers bombardements au cours desquels leur abbaye située à St Désir fut entièrement détruite. Depuis 1994, des parties du château sont inscrites aux monuments historiques : façades et toitures ; vestibule avec son plafond et son dallage ; escalier et palier du premier étage (actuelle salle de billard) ; grand salon avec son plafond, son plancher, ses lambris et cheminée de style néo-Louis XV ; salle à manger avec son plafond, son plancher, ses lambris, ses portes et sa cheminée de style néo-Renaissance ; bureau avec son plafond, ses lambris et sa cheminée de style néo-Renaissance.

La ferme de la Monteillerie est également un bâtiment intéressant puisqu’une partie date du XVIe siècle (la date de 1584 est inscrite sur la pierre). Des fenêtres de style Renaissance et des communs en damiers attestent cette datation.

Le manoir de la Pelletière

Situé près de l’église et de l’ancienne mairie en plein cœur du village, cet imposant manoir typiquement augeron date du XVIIe siècle. Un étage en colombages repose sur un rez-de-chaussée de briques et de chainages de pierre. La Pelletière a certainement été construite par la famille Paisant de Boutemont (Boutemont faisant partie à l’époque de la paroisse de Norolles). 

Le manoir de Malou

L’ensemble du manoir semble dater du règne de François Ier mais il est construit à proximité d’une motte féodale, son implantation doitdonc être beaucoup plus ancienne. L'élévation antérieure est cantonnée de deux tourelles à poivrière, en calcaire. Les élévations latérales sont constituées d'un appareillage mixte, brique et pierre pour la partie gauche, pan de bois en partie supérieure pour l'aile droite. L'élévation postérieure, reprise au XVIIIe siècle au moment du réaménagement intérieur, comprend une partie en pan de bois à gauche, et une partie maçonnée au centre ainsi que sur l'aile droite.

La façade avec la porte d'entrée et la toiture sont inscrites aux monuments historiques depuis l’arrêté du 11 octobre 1930. La façade arrière du logis et la toiture correspondante ainsi que la terrasse avec son escalier ont été ajoutés à cette protection en 2006.

La ferme de la Vallée

Située à proximité du château de Boutemont (Ouilly-le-Vicomte), la ferme de la Vallée est proche de la Touques. En 1856, Arcisse de Caumont la décrit ainsi : « la maison que l’on distingue à ses combles élevés, au milieu des bâtiments ruraux épars alentour, date du XVIe siècle. Elle est construite en pierres de taille. Une tourelle carrée occupe le centre de la façade : elle contient un escalier en hélice. La façade est élevée d’un étage seulement éclairé par quatre fenêtres. Les plus voisines de la prairie sont garnies de moulures de la Renaissance. »

Avant la Révolution, la ferme appartenait aux Ursulines de Lisieux. Il existait alors un four à chaux dont les religieuses se réservaient l’usage.

Le corps de logis et la tourelle d’escalier sont inscrits à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1933.

L’église

Datant de l’époque romane, l’église fut en partie reconstruite au XVIe siècle. Comme un grand nombre d’églises augeronnes, l’entrée est abritée par un porche en bois qui s’appuie sur un muret de pierre. De chaque côté un poteau porte un médaillon sculpté représentant l’un le profil d’un homme surmonté d’une salamandre et l’autre une femme couronnée tenant une fleur de lys surmontée d’un buste masculin et entourée de rinceaux. 

Dans le chœur on découvre deux statues du Moyen-Age : Sainte-Anne et Saint-Denis, saint patron de la paroisse. 

 

Bibliographie :

- Arcisse de Caumont, "Statistique monumentale de l'arrondissement de Pont-l'Evêque"

- "Norolles", monographie communale écrite sur la base des notes de Jules Dujardin (maire de 1965 à 1977), 1988

- Base Mérimée rubrique Architecture et patrimoine


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  • Modérateurs : Jean Bergeret
  • Dernière mise à jour : 15/02/2013