Mittois. Eglise Saint-Gervais-Saint-Protais

Eglise, vue générale sud

Eglise, intérieur, vue générale du choeur

Eglise, intérieur, chapiteau roman à l'entrée du choeur

Eglise, choeur, vue générale du maître autel et de son retable

Eglise, vue intérieure de la nef, côté sud

Eglise, intérieur, nef, inscription et date sur un banc

Eglise, clocher double
Historique
• À l’époque gallo-romaine, Mittois fut un lieu de franchissement de l’Oudon.
• L’église de Mittois fut cédée à l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives au cours de la seconde moitié du XIIéme siècle.
La disparition du “cartulaire” de l’abbaye, ainsi que de l’essentiel des actes originaux antérieurs au dernier tiers du XIIIe, empêche de retracer l’histoire de cette donation. On possède cependant la charte originale selon laquelle l’évêque Arnoult de Lisieux (1141-1181) confirma à l’abbaye la possession de plusieurs églises du canton de Saint-Pierre-sur-Dives, dont celle de Mittois. Cette donation fut effectuée du temps de l’abbé Alvéroede, dont l’abbatiat est encore difficile à situer. Il est néanmoins certain qu’il y eut un seul abbé portant ce nom au XIIe siècle.
C’est entre 1167 et 1181 que la possession de l’église de Mittois fut confirmée par l’évêque de Lisieux. L’expression “parochia et ecclesie Sancti Gervalis Mittois” indique certainement que la donation primitive comprenait également les dîmes de la paroisse. Elle indique aussi que, dès le XIIéme siècle, l’église de Mittois était placée sous l’invocation de Saint Gervais dont les reliques furent rapportées de Rome à Sées au cours du très haut Moyen-Âge [1].
• Il est très vraisemblable que le droit de patronage, comme tant d’autres dans la région, appartenait, avant cette donation, au seigneur du lieu. Sans doute ce Foulques de Mittois d’abord signalé comme témoin de l’acte par lequel Gervais de Fresnay céda aux religieux de Saint-Pierre-sur-Dives le patronage de l’église de Notre-Dame-de-Fresnay.
Foulques de Mittois apparaît également dans les grands rôles de l’échiquier pour l’année 1180, puis comme témoin d’un acte par lequel Hugues Papion vendit à l’abbaye de Grestain une partie de son domaine du Doux-Marais. Le centre du domaine de cette famille était certainement situé à l’emplacement du “manoir de Mittois”, où il subsiste les restes d’une enceinte quadrangulaire entourée de fossés en eau. À l’époque moderne, les fiefs du Pontolain et des Aulnées relevaient de celui de Mittois.
• La reconstruction de l’église de Mittois, commencée à la fin du XIIéme siècle pour le chœur et terminée au cours de la première moitié du XIIIéme siècle pour la nef, suivit de peu la donation faite à l’abbaye par le seigneur du lieu.
• La paroisse a pu appartenir au patrimoine de la comtesse Lesceline, sis entre la Dives et la Vie.
En 1335, l’église est placée sous le patronage de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives.
Elle est dédiée à Saint Gervais et à Saint Protais.
Architecture
L’église est formée d’un chœur roman et d’une nef gothique séparés par un clocher-arcade.
La nef, très longue, est divisée en quatre travées par des contreforts saillants à ressauts.
Le mur nord est éclairé par des fenêtres primitives avec deux lancettes étriquées, encadrées de colonnettes.
À l’ouest s’ouvre un grand portail en arc brisé à multiples moulures, datant certainement de la première moitié du XIIIéme siècle.
À l’extérieur, les ouvertures ont perdu leur caractère roman. D’autres contreforts ont été plaqués sur les anciens, montant jusqu’à la corniche à modillons qui en constitue le caractère roman le plus évident dont les méconnues “fesses d’ange” (mieux visibles sur la chapelle Sainte-Marie, à Sainte-Marie-aux-Anglais).
Les corbeaux grimaçants sont le seul attrait du chœur. À part quelques rouleaux, les autres évoquent des têtes d’animaux domestiques ou exotiques.
On voit aussi des têtes humaines grotesques, à mine patibulaire.
À l’intérieur, le chœur s’ouvre sur un arc triomphal gothique, retombant sur des colonnes romanes.
Des corbeilles cylindriques, massives, soutiennent des tailloirs à bandeau.
L’intérieur du chœur est nu. L’appareillage ancien, en moellons équarris disposés en lits réguliers, apparait de place en place.
Sur le mur sud, des traces de porte abritée sous une excroissance de tore laissent penser à l’existence d’une ancienne porte romane.
Mis à part les arcs en tiers-point des baies générales, l’arc qui les couronne est en plein cintre. Les colonnes engagées dans les angles respectent le schéma du style roman tripartite.
(1) En 386 d'après Christophe Maneuvrier dans Histoire et Traditions Populaires du Canton de Saint-Pierre-sur-Dives, juin 1985, n°10.
Texte préparé par Michel Andreu-Sabater et la Mairie de Mittois.
Août 2015
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- Dernière mise à jour : 31/08/2015