Les Monceaux
Histoire de la commune
Un des donateurs célèbres, Pierre de Thilly, avait pris en 1204 le parti de Philippe Auguste contre Jean-sans-Terre. Il fut nommé bailli et gouverneur de Caen et reçut en récompense la terre de Saint- Loup de Fribois et les terres de Mesnil- Mauger, de Bailleul-la-Campagne et de Barneville, confisquées sur des seigneurs partisans du roi Jean-sans-Terre . Avec une partie de ces biens, Pierre de Tilly fonda le prieuré de Notre-Dame de Fribois et le donna à l’abbaye de Sainte-Barbe- en-Auge.
Son fils, Richard, de Tilly donna en 1244 à l’abbaye de Sainte-Barbe-en-Auge, fondée par Robert Stigand, seigneur de Mézidon au XIè siècle, tout ce qu’il possédait dans le fief des charpentiers, sur la commune de Moncellis (devenue les Monceaux), pour y fonder la paroisse Saint-Michel. Béatrix fait une donation dans la paroisse Saint- Michel des Moncellis (renseignements trouvés dans Notes de Charles Vasseur, dossier Les Monceaux, Société Historique de Lisieux).
Nicolas de Tilly, héritier du fief des charpentiers, vend, à l'abbaye de Sainte-Barbe-en- Auge en 1252, diverses redevances. En ce milieu du XIIIe siècle, l’abbaye était particulièrement prospère avec de nombreux chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin.
La paroisse des Monceaux est un prieuré-cure dépendant de l’abbaye de Sainte-Barbe-en-Auge du XIIIè jusqu’à la Révolution et est occupé par un religieux augustin, nommé par l’abbaye.
Si un prêtre séculier obtient un prieuré-cure, il s’engage à entrer dans l'ordre de Saint-Augustin. Aux Monceaux, le cas s’est produit en 1725 :
En 1725 Nicolas Gresbelin, prêtre séculier avait obtenu la cure des Monceaux du sieur Tragin, prêtre séculier, curé des Monceaux pendant 20 ans, mais Tragin n’avait pas rempli la promesse de prendre l’habit religieux dans les six mois en s’aidant d’un faux certificat (Archives du Calvados, Série S, année 1725).
Les prieurés-cures sont richement dotés, mais, à partir du milieu du XVIIIe, leurs revenus diminuent par suite de la mise en herbe ou couchage des terres.
Les prieurés-cures ont des bâtiments agricoles importants dont la présence tranche avec la modestie des manoirs presbytéraux normaux. Ces presbytères abritent quatre personnes, le curé, ses deux domestiques et le vicaire. Les aouterons sont recrutés sur place au moment de la récolte. Le prieur curé s’occupe de la gestion temporelle et de l’exploitation agricole, le vicaire a la charge spirituelle.
Histoire de l'église
L’église des Monceaux, construite à la fin du XIIè, est dédiée à Saint Michel Archange et a été construite sur un massif calcaire creusé de grottes, qu’on appelle dans la région des boves.
On sait que les lieux de culte à saint Michel occupaient toujours des promontoires, le Mont Gargan, dans les Pouilles, Saint-Michel du Puy, le Mont Saint-Michel.
Elle a été aménagée au XVIIIè par François Froment.
François FROMENT, prêtre, prieur-curé, présenté par l’abbaye de Ste-Barbe-en-Auge dispose d’un montant de revenus de 502 livres. Il a trouvé, en y entrant, la maison presbytérale tombant en ruine totale. Il l' a fait réédifier à ses frais tant pour les grosses que menues réparations, se montant à plus de 800 livres (Archives départementales, série S).
Il possède un cheval, une vache, deux domestiques.
Il réside aux Monceaux de 1725 à sa mort en 1770. Il tint longtemps son bénéfice et c’est pendant ce temps qu’il réalisa la transformation de l’église des Monceaux dans l’esprit du concile de Trente. La porte occidentale de l'église est percée permettant l’entrée des fidèles par l’ouest avec, à l’entrée, les fonts baptismaux. On lui doit le confessionnal, la chaire à prêcher, le retable et le clocher, daté de 1736, est érigé par la générosité des paroissiens.
Le décor du chœur, le chancel, incombe au curé. C’est donc François Froment qui fit boucher la fenêtre romane d’axe pour installer un retable boiserie qui occupe tout le mur du fond du chœur. La toile centrale qui représente la Crucifixion est datée de 1627. Elle n’était pas faite pour cet emplacement et, pour l’adapter, on l’a agrandie.
En 1770, un dernier curé, le frère Etienne Montier, occupe la cure. Il refusa de prêter serment à la Constituante et fut démis de ses fonctions. Il se retira, fit croire qu’il partait pour l’Angleterre mais il reparaissait dans la contrée pour administrer les sacrements. Il mourut en 1800.
En 1793, le prieuré de Saint-Michel des Monceaux devient la paroisse Saint-Michel des Monceaux, rattachée pour le culte à la Houblonnière, ce qui ne convenait pas aux paroissiens très attachés à leur église. Pour se rendre à la Houblonnière, ils devaient effectuer un long trajet à pied, sans chemin praticable. Pour améliorer le trajet, ils firent les frais de la moitié du chemin, mais les habitants de la Houblonnière ne firent jamais l’autre moitié. De plus, ils réclamaient des frais d’entretien de l’église de la Houblonnière aux Monceois. Pour cette raison, les Monceois demandèrent leur rattachement à Saint-Pierre-des-Ifs qui fut effectif de 1929 à 1982. Par la suite, la paroisse fut rattachée successivement à Sant-Julien-le-Faucon et au Pré d’Auge. Actuellement, l'église des Monceaux fait partie de la paroisse Saint-Paul en Vallée d’Auge et dépend de Livarot.
Depuis 2007, date de sa fondation, l’association Eglise des Monceaux adhère à la Fondation du Patrimoine et a financé la restauration du maitre autel, des autels latéraux, et du tableau de la Crucifixion daté de 1627. Ces travaux ont été inaugurés le 10 septembre 2010, jour de la messe de la Saint Michel, par le Maire Didier Pellerin.
L' intérieur de l'église :
A propos du tronc de l'église des Monceaux : Le tronc à l'entrée de l'église du côté de l'Evangile se trouve un tronc intéressant. Il paraît être du XIVè. C 'est une seule pièce de bois, percée d'un trou à sa partie supérieure pour le passage des pièces de monnaie, évidée à l'intérieur et munie à sa base d'une petite porte fermée par deux barres en croix enrant dans des pistons auxquels sont appendus des cadenas. Il est probable qu'il fallait pour ouvrir ce tronc, le concours de deux personnes qui devaient avoir chacun une clef différente." (Viollet-Le-Duc)
Lieux et monuments
- Église Saint-Michel (fin XIIè), restaurée en 1930 par Ralph Strassburger.
- Avec trois retables en bois polychrome du XVIIIè, restaurés en 2010 avec la Fondation du Patrimoine.
- Vestiges de peintures murales du XIIIe sous le tableau du chœur.
- Manège à chevaux du haras de Ralph Strassburger (début XXe).
- La Mairie
Activités et manifestations
- Foire à tout le 15 août
- Messe de la Saint-Michel, fin septembre ou début octobre
- Banquet des anciens le 11 novembre
Economie
- Elevage de bovins (lait, viandes)
- Elevage équin (Haras des Monceaux)
- Pensions et entraînemant de chevaux
Personnalités liées à la commune
- Ralph Strassburger (1883-1959), homme d'affaires américain, milliardaire qui établit un haras en 1925 aux Monceaux, l'Ecurie des Monceaux.
Liste des curés :
Héraldique :
M. le curé des Monceaux : d’argent à la fasce de gueules accompagné de 3 étoiles de même
Liste des prieurs-curés titulaires de Saint-Michel des Monceaux de 1556 à 1791 :
- Jean Le Rebours (1556), chanoine de Sainte-Barbe.
- Nicolas Lallouette (1559)
- Jacques Lestorel (1565)
- Pierre Le Carpentier(1614)
- Pierre Le Normand (1634) Fondation de l’école des Monceaux
- Jacques Cécire de La Croix (1692)
- Guillaume Bosquet de Lisieux (1697). Il refuse d’entrer dans l’ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin et est remplacé par
- Jacques Lacher (1698) prêtre chapelain de la cathédrale de Lisieux.
- Louis Tragin (1699), prêtre de Saint-Jacques de Lisieux, obtient le prieuré. Il y reste pendant 23 ans, puis, malade, résigne son prieuré-cure en faveur de
- Nicolas Greslebin (1722-1723) prêtre, vicaire de la Houblonnière. Il a l’intention de prendre l’habit de chanoine régulier de Saint-Augustin, mais, entré au prieuré Sainte-Barbe, il n’y reste que quelques jours. Il est remplacé par
- Julien Ridé (1723) chanoine régulier, alors curé de Saint-Pierre du Breuil (diocèse de Sées).
- François Froment (1725 -1770)
- Frère Etienne Montier (1770 -1791), prêtre originaire de Saint-Jean-le-Blanc (diocèse de Bayeux), chanoine régulier de l’hôtel-Dieu de Caen, maître Es-arts de l’Université de Caen. Il refusa de prêter serment en 1791, fut destitué et remplacé par Le Roux prêtre assermenté de Saint- Germain de Lisieux.
Bibliographie
Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, canton de Lisieux, 2e section, Les Monceaux, p. 389 avec notes de M. Pannier , 1867, réimpression 1967, Impression le Floch, Mayenne.
Viollet-Le-Duc, Dictionnaire de l'architecture.
Jean Bergeret, Inventaire de l'église des Monceaux, dans Le Pays d'Auge, Novembre-Décembre 2002, p.
Dominique Guérin, Les Petites mairies du Pays d'Auge. Editions Association Le Pays d'Auge, 2009.
Eliane Pellerin, Retables en Pays d’Auge, éditions OREP, 2007, p. 78-79.
Pierre Chauvot, Porches d'églises du Pays d'Auge, Editions Association le Pays d'Auge, 2012, p. 93.
A. Balley, Curé de Mesnil-Simon , Chanoine honoraire de Bayeux, Desservant de Saint-Michel-de-Monceaux, Notice sur la paroisse de Saint-Michel-des-Monceaux, 35.286 -. S.I.B.N., 10 rue de la Monnaie, Caen.
Chanoine Piel, Insinuations ecclésiastiques,
Le patrimoine des communes du Calvados Basse-Normandie, éditions Flohic, 2001, tome II, p. 1056.
Frank Jenning, The haras des Monceaux – The story of a fabulous stud farm in Frances.
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- Dernière mise à jour : 29/09/2021