Le Mesnil-Eudes. Eglise Notre-Dame
L’origine du nom du village viendrait du latin mansionile « domaine rural». Au XIVe s. (Pouillés du diocèse de Lisieux), il porte le nom de Mesnillo Odonis, du nom d’Odon Stigand, chef de la maison de Tancarville, baron de Guillaume le Conquérant au XIe siècle.
Extérieur
L’édifice date du XIe siècle et du XVIe siècle. Le chœur a conservé des traces de l’époque romane, comme l’appareil en arêtes de poisson et la porte latérale cintrée qui est désormais bouchée. Le clocher en charpente, revêtu d’ardoises, présente la particularité d’être muni d’une petite lucarne à chacun des angles. Un porche en bois doté d’une charpente à pannes (XVIIe?) (27) précède l’entrée.
Intérieur
Maître-autel et autels latéraux avec leurs retables
Le retable du maître-autel (1), tripartite en bois polychromé et doré date du XVIIe siècle. Il est scandé par quatre colonnes torses cannelées au centre, évidées et décorées d’oiseaux et de pampres aux extrémités. Entre les deux colonnes centrales se trouve la toile de la Mise au tombeau du Christ qui a remplacé la toile précédente, une Crucifixion (datée 1913 et signée Barnoin) actuellement au revers de la façade ouest (25). Cette toile du retable est encadrée par deux niches entourées par les mêmes colonnes torses, avec au nord une statue de Vierge à l’Enfant et au sud une statue de saint Joseph.
Les socles sur lesquels reposent les statues surplombent deux reliquaires. Au couronnement, l’attique est décoré d’un feuillage stylisé et du monogramme du Christ avec un cœur. Le tabernacle-pavillon comporte une série de trois colonnettes à chacun de ses angles, les niches qui devaient abriter probablement des statuettes, sont vides. L’antependium présente une reproduction de La Cène, inspirée du tableau de Léonard de Vinci. Les autels latéraux, plus récents que le maître-autel, dédiés au nord à la Vierge (10) et au sud au Christ (12), sont ornés de colonnes composites et d’attiques surmontés de palmes et de pots à feu encadrant des bustes de la Vierge et du Christ. Les devants d’autels sont décorés de bas-reliefs, représentant à gauche La Mort de la Vierge en présence des Apôtres, et à droite, l’illustration de la parole du Christ « Laissez venir à moi les petits enfants ».
Sculptures
Hormis les deux statues en pierre de saint Sébastien (9) et de la Vierge (7) situées dans le chœur et qui ornaient les niches latérales du retable, datées du XVIIe siècle, les statues correspondent au sentiment religieux du XIXe s. et du début du XXe s. Parmi elles nous pouvons remarquer, dans la nef côté nord, une statue de sainte Thérèse (18) et côté sud, une représentation de saint Christophe (21).
Décor architectural
Vitraux
Dans la nef (côté sud en partant de l’entrée), on trouve successivement, un double vitrail représentant saint Victor et saint Emile habillés en Romains (24), ainsi qu’une Annonciation (17). Du côté nord (d’ouest en est), un vitrail de Jeanne d’Arc en armure (19). Les deux vitraux, situés de part et d’autre des autels latéraux, figurent côté nord Notre-Dame de la Délivrande (14) et Marguerite-Marie Alacoque et la dévotion au Sacré-Cœur, côté sud (13). Dans le chœur deux vitraux, une présentation de la Vierge au Temple (4) au nord, et une figuration du Sacré-Cœur (2) au sud. Ces vitraux (signés Devisme, Rouen) sont dus à des dons de paroissiens et du curé de la paroisse.
Peintures murales
Le décor architectural, riche et coloré, constitue l’une des particularités de cette église. Il a été commandé par l’abbé Anthoine, curé de la paroisse (sa pierre tombale est située sous le porche), en 1932 à A. Durand, peintre décorateur à Caen. Dans la nef, on peut observer l’alternance décorative des «A. M. » entrelacés, des fleurs de lys, des motifs quadrilobés, surmontés d’un rinceau qui court tout le long des murs. Dans le choeur, les murs sont ponctués de grands panneaux représentant les quatre évangélistes et l’Eucharistie (3, 5, 6, 8).
Autre mobilier
Le banc-coffre en bois près du maître-autel daterait, selon Arcisse de Caumont, du règne de Louis XII (1498-1515). Il s’agit sans doute d’un banc d’une confrérie de charité, en raison de la présence des trois serrures en façade. L’intérêt de cet objet réside aussi dans les panneaux à décors gothiques de son dossier.
Bibliographie :
Le patrimoine des communes du calvados, Flohic, 2001. de Caumont A.
Statistique monumentale du Calvados, 1867, éd. 1967. Chauvot P.
Porches d’églises du Pays d’Auge, Le Pays d’Auge, 2012.
Délibérations municipales de la commune du Mesnil-Eudes, site des Archives Départementales du Calvado Le Prévost A.
Pouillés du diocèse de Lisieux, 1844. Pougheol J.
Répertoire des autels et retables du Calvados, 1973. Pellerin E.
Retables en Pays d’Auge, OREP Editions,2007. Le Pays d’Auge, Mai-Juin 2006, 56e année, n°3, p. 3-6.
Participez au wiki en devenant membre.
- Dernière mise à jour : 11/09/2019