Cambremer. Eglise Saint-Denis
Extérieur
La première église, construite à l’époque romane, a été presque intégralement démolie afin d’en reconstruire une autre au XVIIe s. Néanmoins, la tour du clocher témoigne de cette époque : située entre le chœur et la nef, elle présente trois niveaux dont deux sont percés de fenêtres cintrées et l’un (le troisième) est orné d’une horloge. Au-dessus une pyramide tronquée laisse place à une flèche à huit pans. Le clocher est classé Monument Historique depuis avril 1921. Deux contreforts sont situés de part et d’autre de la tour du clocher, la séparant ainsi de la nef et du chœur qui ont été restaurés à diverses époques comme en témoignent les différences des fenêtres.
Intérieur
Maître-autel et son retable
Le retable du maître-autel (1) date de la première moitié du XVIIIe s. mais la partie centrale fut largement modifiée au siècle suivant. En effet, elle devait accueillir un tableau dont l’encadrement marbré est encore visible. De nos jours, la toile est remplacée par une niche contenant une statue de la Vierge à l’Enfant. Elle est surmontée d’un chérubin assis au centre d’une gloire rayonnante. L’ensemble est encadré par deux colonnes corinthiennes cannelées dont le bas est orné de sarments de vignes. Au couronnement, un fronton triangulaire s’interrompt pour laisser place à une niche vierge entourée par deux caryatides. Aux ailes, dans des niches, saint Denis et saint Sébastien, sous ces statues, deux plaques témoignent de la restauration du chœur en 1947. La porte du tabernacle est décorée d’un agneau couché sur le Livre aux Sept Sceaux de l’Apocalypse surmonté d’une gloire. De part et d’autre, des chutes de fleurs précèdent de larges volutes végétales. Le devant d’autel présente une colombe au centre d’une gloire. L’autel est entouré de deux anges agenouillés en train de prier.
Peintures et Sculptures
L’église comporte deux peintures situées sur le mur sud de la nef. La première illustre La présentation au temple (16). L’Enfant Jésus est dans les bras du grand prêtre Siméon tandis que la Vierge et saint Joseph le désignent avec la plus grande humilité. La seconde peinture montre le Martyre de saint Denis (24). Le saint, déjà auréolé, est à genoux, prêt à avoir la tête tranchée, et regarde vers le ciel et les deux angelots annonçant ainsi son Salut prochain. Outre les statues caractéristiques du sentiment religieux de la fin du XIXe s. et du début du XXe s. telles que saint Antoine (6) ou Notre-Dame de Lourdes (29), l’église de Cambremer comporte quelques autres statues qui sont à remarquer. Tout d’abord, entre le chœur et la nef, une poutre de gloire (11) du XVIIIe s. présente le Christ en croix. Il a la tête baissée et les yeux clos, signe qu’il est déjà mort. Sous le clocher, deux statues en bois datent du XXe s., il s’agit de saint Joseph (10) et de sainte Thérèse (12). D’un style hiératique et sobre, les saints sont montrés avec leurs attributs classiques (outils de charpentier pour saint Joseph et la croix et les fleurs pour sainte Thérèse). La dernière statue se trouve sur le mur nord du chœur, il s’agit de l’Education de la Vierge (20). Sur le socle, une inscription nous donne la date de 1653 et nous indique qu’elle provient de la chapelle du Montargis, pas loin de Cambremer.
Décor architectural
Vitraux
L’église comporte seize vitraux illustrant la vie des premiers Chrétiens. Ainsi, les quatre verrières du chœur (2 à 5) illustrent la vie de saint Denis et de ses compagnons saint Rustique et saint Eleuthère. Datant de 1900 et 1901, ils ont été réalisés par l’artisan verrier Mazuet, à Bayeux. Il s’agit, à l’image de l’ensemble des vitraux de l’église, de dons réalisés par des familles de paroissiens. Les vitraux situés sur le mur nord de la nef racontent la vie de sainte Clotilde, épouse de Clovis. Ainsi elle est représentée en train d’être instruite par Arius (13) et de secourir des pauvres (15) tandis que les deux autres témoigne de son mariage avec Clovis (18) et du baptême de ce dernier (22). Les vitraux du mur sud illustrent la vie de saint Louis, on le retrouve ainsi en train de rendre la justice sous le chêne (23), lors des croisades (19), à son baptême (22) ainsi que sa mort (17). Enfin, à l’extrémité occidentale de la nef, figurent deux vitraux consacrés à Charlemagne (27). L’ensemble de ces trois cycles de vitraux illustrent donc la vie de rois et reines chrétiens. Ils ont étés réalisés au début du XXe s. et sont probablement l’œuvre du maître-verrier Mazuet.
Autre
Sous la structure du clocher, sur la porte de la chapelle, est exposée une chasuble figurant saint Denis (8), patron de la paroisse, elle date vraisemblablement du XIXe s. Elle présente le saint tenant sa tête dans ses mains suite à son martyre. Dans la nef, trois plaques sont disposées en hommage d’anciens desservants et paroissiens de la paroisse. La première pour le chanoine Henri Lanier (21) qui reçut la légion d’honneur (cf église de La Houblonnière) et la seconde pour l’abbé Jean-Baptiste Dumont fusillé en 1796 à Domfront dans l’Orne. La dernière rend hommage aux morts pour la France durant les deux guerres mondiales.
Bibliographie :
Le patrimoine des communes du calvados, Flohic, 2001. de Caumont A.
Statistique monumentale du Calvados, 1867, éd. 1967. Pougheol J.
Répertoire des autels et retables du Calvados, 1973. Lalubie J.
Randonnées et patrimoine en Pays d’Auge, ed. Charles Corlet, 1983.
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- Dernière mise à jour : 22/08/2019